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Compensation ou Contribution carbone ? Notre point de vue

Dans cet article, nous allons vous donner les clefs pour appréhender les deux notions de compensation carbone et de contribution carbone. Nous détaillerons pourquoi, à la coopérative carbone, nous préférons le terme de contribution carbone.

La compensation carbone, qu’est-ce que c’est ?

La compensation carbone correspond à l’action de financer des projets de réduction et/ou de séquestration de Gaz à Effet de Serre (GES) à hauteur des émissions que l’on génère.

La compensation carbone s’applique le plus souvent à l’échelle d’une entreprise, d’une collectivité, ou d’un individu.

Les limites de la compensation carbone

Bien qu’utile, la compensation carbone peut souffrir de limites dans l’objectif d’atteinte de la neutralité carbone mondiale à horizon 2050.

Limite 1 : Sans réduction des émissions, tout le monde ne pourra pas compenser

Compenser n’implique pas nécessairement de réduire ses émissions. Une entité peut en effet toujours compenser ses émissions, même si ces dernières sont en hausse. Or, le potentiel des projets de compensation sur Terre est limité. La compensation carbone ne pourra donc pas être un mécanisme généralisable à l’échelle de la planète sans une baisse significative des émissions de GES mondiales.

Limite 2 : Compenser, une sémantique pouvant porter à confusion

La définition du mot « compensation » peut cependant porter à confusion, car elle implique une notion d’équilibre ou d’équivalence. Or, d’un point de vue scientifique, il est compliqué d’établir une équivalence stricte entre :

  • des quantités de GES certaines émises par une activité (ici, tout de suite et potentiellement pour toujours) et
  • les réductions de GES théoriques financées dans un projet de compensation carbone (ailleurs, dans les années qui viennent, et potentiellement pour une durée limitée).

L’utilisation du terme compensation pourrait également laisser entendre qu’une entité ou un individu qui compense annule ses émissions, voire qu’il serait neutre en carbone.

Pour rappel, la neutralité carbone est un équilibre entre les émissions de CO2 anthropiques et les absorptions de CO2 anthropiques. Elle n’a de sens scientifique qu’à l’échelle planétaire, ce qui fait qu’une entreprise ou un individu ne peut se prévaloir d’être neutre en carbone.

La contribution carbone

Afin d’éviter les confusions liées au terme de « compensation », la Coopérative Carbone encourage ses interlocuteurs à utiliser le terme de « contribution à la neutralité carbone » à la place.

L’objectif de ce changement sémantique est double :

  1. Placer l’action de nos interlocuteurs sur une échelle globale, qui est la seule valable lorsque l’on vise la neutralité carbone.
  2. Supprimer la notion d’équivalence entre les émissions générées et le financement de projets de séquestration de GES.

En opposition avec la compensation carbone qui est un mécanisme auto-centré sur ses propres émissions, la contribution carbone se définit comme une action collective. Elle consiste pour une entité ou un individu à prendre sa juste part dans les financements de puits de carbone nécessaires à l’atteinte de la neutralité carbone.

Quel que soit le terme utilisé – compensation ou contribution – rappelons que les entreprises et les individus :

  • Ne peuvent se proclamer neutres en carbone d’un point de vue scientifique.
  • Doivent en priorité réduire les émissions générées par leurs activités, condition nécessaire à l’atteinte de la neutralité carbone mondiale.

Si vous souhaitez aller plus loin, nous vous recommandons les excellentes publications de l’Ademe et du Cabinet Carbone 4 sur le même sujet (1) (2) :

(1) https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/4524-avis-de-l-ademe-la-neutralite-carbone.html

(2) https://www.carbone4.com/files/Carbone_4_Referentiel_NZI_resume_avril_2020.pdf

Chloé Hugonet

29 janvier 2022
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