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Le crédit carbone agricole

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Qu'est-ce qu'un crédit carbone agricole ? A quoi ça sert ? Comment ça fonctionne ?

C’est quoi un crédit carbone agricole ?

Le secteur agricole occupe une place centrale dans les enjeux de la neutralité carbone. À l’échelle nationale, il est responsable de l’émission de 76,5 Mt CO2e, soit 18,4% des émissions totales de gaz à effet de serre (GES).(1)  

Son importance dans ces enjeux ne se limite pas à ses émissions : les sols agricoles ont intrinsèquement la capacité d’agir comme des puits de carbone.

Cependant, face à des pratiques comme l’agriculture intensive ou le changement d’utilisation des sols (par exemple, la conversion des prairies en zones cultivables), les sols agricoles n’exercent plus correctement leur fonction de puits de carbone. A l’échelle nationale, ils sont ainsi passés d’une fonction de puits à celle d’émetteurs nets de GES. (1)   

Pour limiter les conséquences du dérèglement climatique et espérer atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, en parvenant à la neutralité carbone d’ici 2050, le secteur agricole doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de moitié. Les sols agricoles doivent également retrouver leur rôle de puits de carbone. (3) 

Source (2)

En Nouvelle-Aquitaine, la Coopérative Carbone accompagne le territoire face à ces enjeux. L’objectif est notamment de soutenir les agriculteurs dans la mise en place de pratiques visant à préserver et stocker du carbone dans nos sols.

Au-delà du carbone, les pratiques agricoles stockantes sont au cœur de la préservation et de la régénération de nos territoires : maintien de la fertilité des sols, régulation du cycle de l’eau, lutte contre l’érosion, préservation de la biodiversité… 

Le Label Bas Carbone (LBC) pour accompagner ces transitions  

Afin de répondre à ces enjeux environnementaux, la France a lancé en 2021 le Label Bas Carbone « Grandes Cultures ».

Rédigée par l’Institut technique du végétal et validée par le Ministère de la Transition écologique, la méthode a pour objectif d’accompagner les agriculteurs de la filière grande culture dans la mise en place de pratiques agricoles bas-carbone. 

Sur une période de 5 ans, les agriculteurs qui s’engagent dans cette démarche ont la possibilité de mettre en œuvre divers leviers bas-carbone, c’est-à-dire d’intégrer à leur système de culture des pratiques qui sont reconnues pour favoriser le stockage du carbone dans le sol (intégration ou extension des couverts végétaux dans les rotations ; insertion et allongement des prairies temporaires…), mais aussi de réduire les émissions de GES de l’exploitation, avec des leviers notamment associés à la fertilisation des cultures.

La méthode « Grandes Cultures » fournit un cadre pour évaluer l’impact carbone lié à ces différentes pratiques agricoles. Par exemple, lorsqu’un exploitant opte pour la mise en place de cultures intermédiaires ou décide de laisser les résidus de culture au sol, il sera possible de quantifier le gain carbone réalisé sur la durée du programme, c’est à dire le stockage additionnel de carbone dans le sol, lié à ces nouvelles pratiques. Ce gain correspond aux crédits carbone générés. 

Le Label Français Bas carbone, qui encadre les projets que la Coopérative Carbone, donne donc un cadre sur ces changements de pratiques et sur les moyens d’évaluation de leur impact carbone.

Il permet de valoriser les transitions des agriculteurs et de les accompagner financièrement, via l’achat des crédits carbone générés, par les acteurs du territoire.

Dans ce contexte de transition, offrir un revenu complémentaire s’avère être un levier majeur pour inciter les agriculteurs à s’engager dans des transitions bas-carbone. Les contraintes économiques et les risques que doivent assumer les agriculteurs sont, effectivement, souvent, évoqués comme les principaux freins à l’adoption de ces pratiques plus respectueuses de l’environnement. 

Concrètement, comment fonctionne une transition bas carbone d’exploitation agricole ?

Plusieurs étapes sont nécessaires à la transition bas-carbone des exploitations agricoles, engagées dans un programme LBC Grandes Cultures et à la génération de crédits carbone locaux. Les agriculteurs devront suivre ces principales étapes : 

  • Diagnostic carbone de l’exploitation : Avec l’aide d’un outil labellisé et dédié à la mesure, un diagnostic initial est effectué pour évaluer l’empreinte carbone de l’exploitation. 
  • Évaluation de l’impact carbone du projet : Suite au diagnostic, et avec l’assistance d’un technicien spécialisé, l’exploitant agricole cible les leviers bas-carbone appropriés qu’il pourra mettre en place sur les 5 années du programme. Grâce à l’outil labellisé, l’impact carbone de ces nouvelles pratiques est évalué, donnant ainsi une estimation des crédits carbone qui pourraient être générés. 
  • Mise en œuvre et suivi : Les leviers bas-carbone identifiés sont alors déployés par les agriculteurs et suivis tout au long du programme. 
  • Labellisation du projet Bas-Carbone : Dans les mois qui suivent la notification du projet, celui-ci est reconnu conforme à la méthode du Label Bas Carbone (LBC) par la DREAL. 
  • Reconnaissance des réductions d’émissions : À la fin du programme, un auditeur indépendant intervient pour valider l’impact carbone réel du projet et les réductions d’émissions obtenues. 

Les projets agricoles que nous accompagnons

Nous accompagnons actuellement 3 gros projets agricoles :

  • Agro d’Oc : c’est un projet collectif qui prévoit l’accompagnement de plusieurs agriculteurs en grandes cultures vers la mise en place de pratiques permettant de conserver et régénérer les sols.
  • Du Carbone au cœur des sols – APAD : ce projet regroupe 25 agriculteurs qui s’engagent à mettre en œuvre une agriculture à impact positif sur l’environnement : stockage du carbone, préservation des sols, restauration de la biodiversité, protection de la ressource en eau, production d’une alimentation de qualité.
  • La Terre pour le Climat : ce projet collectif regroupe 6 exploitations situées en Nouvelle-Aquitaine. Tous les participants au projet se retrouvent dans une volonté d’augmenter leur autonomie protéique, de renforcer la biodiversité au sein de leurs exploitations, mais aussi d’avoir recours autant que possible aux circuits courts.

Sources

  1.  CITEPA ; Format SECTEN ; avril 2023 ; Citepa_Secten_ed2023_v1.pdf 
  1. I4CE Puits de carbone :  l’ambition de la France  est-elle réaliste ?  I4CE-puits-carbone-france-realiste.pdf 
  1. Ministère de la transition écologique ; Stratégie nationale bas-carbone SNBC ; Mars 2022; 2020-03-25_MTES_SNBC2.pdf (ecologie.gouv.fr) 
Gaëlle Zimmer

03 octobre 2023
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